Mélatonine : bien plus qu'une hormone du sommeil !

Elle possède également des effets antidouleur impressionnants, en particulier contre les douleurs neuropathiques, chirurgicales ou liées à des pathologies chroniques.

Découverte de ses effets antidouleur

Dans les années 1980, des études sur des souris ont montré que la sensibilité à la douleur varie selon les cycles jour/nuit, liée à la production de mélatonine. Cette hormone agit comme un puissant antidouleur en activant les récepteurs opioïdes, similaires à ceux de la morphine.

Efficacité démontrée chez l’homme

Les études cliniques ont confirmé que la mélatonine réduit significativement la douleur dans de nombreux contextes :

Douleurs postopératoires : Moins de besoin en morphine après hystérectomie ou prostatectomie.
Fibromyalgie et endométriose : Aussi efficace que des traitements classiques comme l’amitriptyline.
Douleurs chroniques : Diminue l’inflammation et améliore le confort des patients.
Chirurgies mineures (cataracte) : Réduit l’anxiété et les douleurs.

🧪 Mécanismes d’action et études expérimentales

Des recherches expérimentales révèlent que la mélatonine module la perception de la douleur en interagissant avec les récepteurs opioïdes. Par exemple :

Une étude chez le rat a montré que l’administration de mélatonine réduit l’allodynie tactile (douleur provoquée par un stimulus non douloureux, comme un simple contact). Cet effet est atténué par la naloxone, un antagoniste des récepteurs opioïdes, confirmant leur implication dans l’effet analgésique de la mélatonine.
La mélatonine pourrait également influencer la tolérance et la dépendance aux opioïdes. Une autre étude a révélé que sa co-administration avec de la morphine peut :
Retarder le développement de la tolérance aux effets analgésiques de la morphine.
Réduire les symptômes de sevrage induits par la naloxone.
Ces découvertes ouvrent des perspectives prometteuses pour la gestion de la douleur, en particulier dans le cadre de traitements nécessitant des opioïdes.

Le paradoxe français

En France, la mélatonine est limitée à 2 mg par dose en vente libre, bien en deçà des dosages utilisés dans les études antidouleur (3 à 10 mg). Pourtant, dans d’autres pays, des doses plus élevées sont autorisées sans prescription…

Ce qu’il faut retenir :
La mélatonine est une alternative naturelle et efficace contre la douleur, en complément des traitements classiques.

Elle offre un potentiel unique dans la modulation des douleurs neuropathiques et la gestion des opioïdes. Et si on repensait son utilisation au-delà du sommeil